© Antonio Cuenca Ruiz

Metteur en scène et dramaturge
Chercheur (Ph.D) et chargé de cours indépendant
Co-directeur de l’Augures Lab Scénogrrrraphie

(Lorient, Paris)

Avant de m’en éloigner pour mes études, c’est à Lanester, ville natale au puissant héritage communiste près de Lorient, que le théâtre s’offre à moi : L’Île des esclaves en 4ème, un théâtre-cimetière de bateaux ensuite. À l’adolescence, le documentaire Le Passeur consacré à Claude Régy est ma hache sur la mer gelée. Je suis formé au lycée par Armel Petitpas et Anne Samson, en dehors par Jean Le Scouarnec. Emmanuelle Péron et Marion Soubrat me donnent à lire Marguerite Duras et à jouer silencieusement La Maladie de la mort. Du premier texte choisi — un Duras, une adaptation — jusqu’à l’introduction de ma thèse, le théâtre des silences est une vaste mare tenebrarum, comme dirait Maurice Maeterlinck. Cette théâtralité, je la conjugue aujourd’hui pour célébrer des figures qui osent contester les normes. C’est ainsi que sont nés, naitront et renaitront :

  • Dans une sorte de désert (créé en janvier 2023)

  • Je changerai vos fêtes (création en cours)

Avant cela, en parallèle et écho d’un parcours académique qui me conduit à devenir docteur en histoire du théâtre en novembre 2019, je crée trois mises en scène hors de toute économie professionnelle : une adaptation du roman Dix heures et demie du soir en été de Marguerite Duras (2010) ; une pièce chorégraphique et musicale en écriture de plateau autour du poème Le Cavalier et le lac de Constance de Gustav Schwab (2011) ; une adaptation du roman Matin et Soir de Jon Fosse (2013).

De 2016 à 2018, j’administre la compagnie de Keti Irubetagoyena (Théâtre Variable n°2) dont je deviens l’assistant à la mise en scène puis le collaborateur artistique pour La Femme® n’existe pas, réécriture de La Colonie de Marivaux par Barbara Métais-Chastanier. En 2022 et 2023, j’assiste David Geselson à la dramaturgie de Neandertal, créé à l’été 2023.

Au fil de ces années, je me forme aussi par le biais de master-classes qui me permettent d’acquérir des outils en matière de direction d’acteurs et conduisent à affiner mes choix esthétiques : Ludovic Lagarde, Michel Laubu, Nicolas Bouchaud, Brigitte Jaques-Wajeman, Stuart Seide, … Parmi ces expériences, celle en rythmique dalcrozienne avec Anne-Gabrielle Chatoux et celle en interprétation avec Gwenaël Morin contribuent tout particulièrement à ma construction artistique. Elles m’aident à penser avec d’autres (Jonathan Capdevielle notamment) ce qu’il serait possible d’inventer sur la base de la théâtralité originelle qui n’a jamais arrêté de m’accompagner.

Mes travaux artistiques mettent en jeu les tensions entre les oublis et les mémoires (intimes, filiales, familiales, ouvrières, queers). Cela s’exprime d’une part au travers d’un théâtre fondé sur une ritualisation du tragique quotidien au sein de scénographies de lumière, dans un but d’empouvoirement (notamment existentiel) de toustes. D’autre part, il y a les formes non théâtrales : podcasts, cinéma documentaire, performances… actuellement en cours d’écriture.

Quant à mes travaux académiques, ils portent principalement sur la scénographie du XIXème siècle et son histoire jusqu’à nos jours, en particulier dans ses enjeux écologiques (environnementaux, sociaux et intimes).