SYNOPSIS

Trois êtres. On ne sait s’ils sont en vie ou s’ils sont en mort. Sans doute sont-ils en des endroits qui défient la division. Plongés dans un cabaret existentiel où se fête la vitalité, celles et ceux qui l’ont perdue, celles et ceux à qui l’on tient et qui nous tiennent. Quoiqu’invisibles.

Mêlant performance, chant traditionnel et DJ set, Je changerai vos fêtes explore la présence active des mort·es dans nos vies. Dans un cabaret fantasmagorique, les artistes font entendre la résistance joyeuse de ce qui n’est plus là mais continue d’exister. Le tout prend les allures d’un manifeste politique et esthétique pour s’émanciper des mondes binaires.

NOTE D’INTENTION

Au départ, il y a une prophétie. À la fin, il y aura une fête ou du théâtre ou les deux.

Cette prophétie, je la lis alors que j’écris Bal, un texte inachevé qui décrit une tentative de s’émanciper du foyer familial alors qu’il paraît un monde idéal. J’essaie d’écrire alors que je viens de vivre un drame intime sans précédent, et voilà qu’elle tombe sous mes yeux :

Je changerai vos fêtes en deuil
Et tous vos chants en lamentations

Cet extrait du livre d’Amos dit en quelques mots ce que je suis sûr de devoir être la suite de mon existence. Un résumé incroyable qui me tiendra la main pendant plus de dix ans, me la serrant plus ou moins fort. Un résumé incroyable qu’il ne fallait sans doute pas croire mais qui a fonctionné comme une croyance indépassable.

Aujourd’hui, avec le théâtre comme moyen de penser la mort, avec la musique comme manifestation de l’invisible et avec la pensée queer comme moyen de vivre pleinement au présent, j’interprète autrement cette prophétie tragique. Et je déconstruis le discours judéo-chrétien qui me sépare des mort·es. Fêtes et deuils, chants et lamentations sont bien plus entremêlés qu’il n’y paraît. Et les mort·es bien plus vivant·es aussi. Un mystère existe, certes. Mais c’est moins celui de notre séparation que celui de notre métamorphose perpétuelle et de l’entrelacement des contraires.

Dans Je changerai vos fêtes, je désire poursuivre le travail esthétique et philosophique amorcé avec ma première création. La fin de Dans une sorte de désert se terminait sur une confession existentielle de la comédienne, et une invitation à « mourir sans mourir » tout en se demandant « comment c’est possible ». Dans le prolongement de ce travail, je souhaite à présent créer une pièce pour les non-mort·es et les non-vivant·es.

Pour ce faire, nous travaillerons en écriture de plateau à partir de divers matériaux issus des cultures queer et bretonne, avec la philosophie bouddhiste comme autre guide. Je souhaite notamment sonder la culture bretonne qui a tramé ma jeunesse et a fait vibrer les parties les plus ténébreuses et les plus joyeuses de mon être. La gwerz, ce chant épique traitant souvent de la mort, sera un outil d’exploration de la présence directe, de la convocation des mort·es et du partage en communauté.

Par écriture de plateau, je souhaite créer une œuvre sensorielle et politique sur l’activité de celles et ceux qui ne sont plus là mais font aussi de nous ce que nous sommes.

— Quentin Rioual

GÉNÉRIQUE

Ezra Baudou Dramaturgie
Guillaume Callier Créateur et ingénieur du son
Youenn Lange Chant
Inès Mauricio DJing
Jeanne Moynot Performance
Emmanuelle Péron Interprétation
Quentin Rioual Mise en scène

Pièce par écriture de plateau

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Lancement Octobre 2023
1re sortie de résidence 14 novembre 2024

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Production Jardins d’hiver/oaqi
Coproduction C.A.M.P - Capsule artistique en mouvement permanent
Accueil en résidence C.A.M.P — Maison Germaine Tillion, la vie brève - Théâtre de l’Aquarium, Théâtre Le Hublot - Colombes
Aide à la résidence Ville de Paris.

En 2024/2025, Quentin Rioual est en permanence artistique et culturelle à la Maison Germaine Tillion (Plouhinec, 56)

Jardins d’hiver est membre de ARVIVA.